Another Gay Movie


Un film American de Todd Stephens, avec Michael Carbonaro, Jonah Blechman, Jonathan Chase, Mitch Morris, Ashlie Atkinson, Scott Thompson, Graham Norton, Stephanie McVay, John Epperson.
Sortie le  20 juin 2007.


Le Synopsis du film:

De jeunes acteurs jouent le rôle de jeunes gays de leur âge se trouvant tous vierges à la fin de leurs études secondaires. Ils se sont juré lors d’une soirée entre amis de remédier à ce problème avant la fin de l’été. Muffler, leur "virile" copine lesbienne, une vraie Casanova, s'amuse à les titiller.



Voici ma lecture de ce film sous l’angle du traitement de l’homosexualité.

Voilà un souffle nouveau qui nous arrive de l’ouest, une brise d’air frais qui permet de rebondir avec joie en regardant les méandres qu’empruntent les adolescents, les impasses rencontrées lors du passage à l’âge adulte. Cette fois au cinéma, l’homosexualité n’est pas présentée comme de coutume, sous les auspices du malheur. Ce film est à comparer avec un autre film, « My Beautiful Laundrette» où l’on trouve une sortie aussi digne.

La problématique qui est présentée au travers de ces adolescents, qui découvrent leurs corps et qui sont au seuil de se confronter au corps de l’autre, est une problématique universelle. Ils pourraient bien être des hétérosexuels confrontés au fait d’aborder les filles. Mais il pourrait s’agir aussi de filles vis-à-vis de garçons ou de filles entre elles.
Ce film a la faculté de nous montrer et de démonter  des idées préconçues et des préjugés qui sont renforcés par des théories « psy »  où l’on prétend, que du fait qu’un homme rencontre un autre homme il se met à l’abri de la castration. Ces théories soutiennent que, dans l’homosexualité, le fait que le partenaire soit porteur du pénis écarte toute angoisse inhérente à la rencontre sexuée. Ces théories vont même plus loin, faisant des homosexuels les tenants de la négation de l’existence de l’Autre sexe (les femmes) ; ils sont identifiés, du coup, comme agents actifs de discriminations.

Ce film nous montre tout le contraire, c'est-à-dire que, dans le fait même d’être confronté à l’autre, cet autre est d’emblée perçu - quel que soit son sexe biologique -, comme radicalement autre. Les peurs, les angoisses, etc., qui accompagnent ce passage dans la rencontre des corps sexués, sont inhérentes à tous, hommes ou femmes,  homosexuels au pas.

Nous pouvons apprécier aussi dans ce film le traitement des différentes formes de jouissances à l’intérieur même d’une jouissance qui « serait homosexuelle». Les variétés présentées, nous les trouvons aussi bien dans l’hétérosexualité. Nous pouvons dire, qu’en somme, ce ne sont que des formes multiples et variées de jouissances du genre humain.

Par l’intermédiaire de cette écriture filmographique, le réalisateur arrive à faire exploser  la forme compacte et unifiée sous laquelle l’homosexualité est présentée. Au profit du multiple, il  place chaque individu sur son contour le plus singulier de sa jouissance. Les impasses auxquelles chacun est confronté, et auxquelles il doit faire face pour s’assumer, sont aussi inédites que variées.

En prenant le contre pied d’un autre préjugé, le réalisateur n’oublie pas de convoquer  l’amour pour démontrer que « l’amour et la fidélité » ne sont pas des conditions réservées aux seuls couples hétérosexuels.

Le démantèlement systématique de préjugés fera que n’étant pas « politiquement correct »  il ne restera pas longtemps sur la toile.

Juan Carlos DER DADJADIAN
Psychanalyste
Paris le, 14 juillet 2007

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